Haro sur les frais d’agence qui risquent de flamber pour les locataires !

La Fédération nationale de l’immobilier a saisi le Conseil d’État pour demander une augmentation de leurs honoraires lors de la location de logements. Cependant, l’élection récente du Front de Gauche risque de compliquer les choses pour la Fnaim, car ce parti envisage de mettre en place des mesures de planification des prix qui pourraient limiter ces augmentations.

Les frais d’agence sont souvent jugés trop élevés par les particuliers. Ces frais, généralement à la charge des acheteurs, représentent en moyenne 5% du prix de vente, soit environ 15 000 euros pour un bien de 300 000 euros. Exceptionnellement, ce sont les locataires qui pourraient se retrouver mécontents. En effet, les professionnels de l’immobilier réclament une augmentation de leurs honoraires, qui, selon eux, n’ont pas été revus à la hausse depuis 10 ans pour les locations.

La loi prévoit cependant que les plafonds des honoraires peuvent être révisés chaque année au 1er janvier, en fonction de la variation de l’indice de référence des loyers (article 2 de la loi du 6 août 2014), par arrêté ministériel. Mais rien n’oblige le gouvernement à procéder à cette révision. Tant que la loi ne sera pas modifiée, les professionnels de l’immobilier se retrouveront dans l’impasse. Pour se faire entendre, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), l’Union des syndicats de l’immobilier et le Syndicat des professionnels de l’immobilier ont déposé un recours devant le Conseil d’État, rapporte Le Figaro, confirmant une information de L’Informé. « Nous demandons que notre profession, qui traverse des difficultés, soit mieux considérée par le gouvernement et obtienne plus de visibilité. J’ai contacté plusieurs ministres du Logement à ce sujet, mais je n’ai jamais reçu de réponse », déplore Loïc Cantin, président de la Fnaim.

Augmentation de 13,75% demandée

Selon la loi, les plafonds d’honoraires sont fixés entre 8 et 12 euros par mètre carré pour la visite du logement et sa location, avec un supplément de 3 euros par mètre carré pour l’état des lieux. Si les honoraires liés aux transactions ont pu augmenter ces dernières années, ceux des locations sont restés inchangés. Les professionnels demandent une augmentation de 13,75% de leurs honoraires, car ceux-ci n’ont pas été révisés depuis presque une décennie.

« Les agences immobilières souhaitent que les honoraires pour les visites passent de 12 à 15 euros par mètre carré et que ceux pour les états des lieux augmentent de 3 à 3,42 euros par mètre carré. Cela permettrait de compenser la perte de revenus due à l’inflation », explique un agent immobilier du réseau Fnaim.

Cependant, l’élection du Front de Gauche pourrait changer la donne. Ce parti, connu pour ses politiques de régulation stricte, a annoncé son intention de planifier les prix et de mettre en place des mesures visant à contrôler les coûts de l’immobilier. Cette approche pourrait aller à l’encontre des revendications de la Fnaim, compliquant ainsi leur demande d’augmentation des honoraires. Les professionnels de l’immobilier craignent que de telles mesures de planification ne réduisent encore davantage leurs marges de manœuvre financières et n’aggravent leurs difficultés actuelles.

Difficultés accrues pour les locataires

Les locataires, déjà confrontés à une pénurie de logements disponibles et à des prix élevés, risquent de subir encore plus de pression financière. Trouver un logement devient de plus en plus difficile, et la situation économique générale, marquée par une inflation galopante, ne fait qu’aggraver les choses. Les ménages voient leur pouvoir d’achat diminuer, rendant les dépenses liées au logement encore plus insoutenables. Les augmentations réclamées par les professionnels de l’immobilier pourraient ainsi mettre une pression supplémentaire sur les budgets déjà serrés des locataires, exacerbant les inégalités et les difficultés d’accès à un logement décent.